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Les communes de la Meurthe 

Henri Lepage

1853

Forêt :

La grange de Forêt, qui paraît avoir été située entre les villages de Praye et de Forcelles-Saint-Gorgon, était une des nombreuses propriétés de l’abbaye de Clairlieu. Dans une charte datée de 1176, et par laquelle il confirme les biens de cette abbaye, Pierre de Brixey, évêque de Toul, s’exprime ainsi : " Or il y a la grange de Clerlieu appelée Forêt, dans le confins de laquelle le comte Gérard de Vaudémont, sa femme et ses enfants, ont donné auxdits religieux tout ce qui leur appartenait et tout ce que leurs sujets voudraient donner et vendre auxdits frères alors ou à l’avenir... Frédéric de Saint-Firmin, Albert et Conon, son frère, gersirius de Betteney (Battigny), et Barthélémy, son frère, et Reymond de Xirocourt, ont donné les terres de Bennevise ; Drogon, prêtre de Forcelles, etc., ont donné à la dite église toutes les dîmes de ladite grange ; et Hugues, prêtre de Xirocourt, etc., ont donné à la dite église toutes les dîmes selon que le chemin va de Xirocourt vers Tantonville, de là s’étend à Breninval et encore jusqu’à la paroisse de Saint-Firmin, sous le cens de 12 deniers, payable sur l’autel de Xirocourt à la nativité de Notre-Dame.

En 1572, les habitants de Praye étaient censitaires du gagnage de Forêt, " situé au ban de Forcelles. " On voit, par une déclaration fournie, en 1681, à la chambre royale de Metz, par l’abbaye de Clairlieu, que la métairie de Forêt consistait en terre et prés pour le travail d’une bonne charrue ; que ces terres étaient exemptes de dîmes, et que de cette métairie dépendait 2 ou 300 arpents de bois.

On lit, dans une note de l’inventaire des titres de Clairlieu : " Dans le territoire de Forest est un terrain où existait autrefois une chapelle servant d’oratoire à des converts préposés à la culture de la cense. Pendant les guerres de la Lorraine contre les ducs de Bourgogne, cette chapelle fut ruinée ainsi que les bâtiments du gagnage, qui en étaient à quelque distance. Néanmoins, beaucoup de titres postérieurs font encore mention de la grange de Forêt ; nous trouvons, entr’autres, sous la date du 18 mars 1722, un arrêt du conseil par lequel le marquis de Craon, baron d’Autrey, et en sa qualité seigneur de Prays, est maintenu et gardé au droit et possession de afire exercé par ses officiers tous actes de justice et juridiction sur ladite Cense de Forest et du corps de gagnage en dépendant comme faisant parti du ban et finage de Praye. " (Abb. De Clairlieu.)