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L'ABBAYE DE HAUTE-SEILLE

PAR

 

M. EDMOND DE MARTIMPREY DE ROMÉCOURT

 

I

 

Haute-Seille est un petit hameau situé sur la Vezouse et faisant partie de la commune de Cirey.

Là s'élevait avant la Révolution une grande et belle abbaye de l'ordre de Cîteaux, dont il ne reste plus que des vestiges. Ce monastère, suivant un titre du XVIIe siècle, n'était d'aucun diocèse, mais étant " assis au détroit du comté de Salm, il a toujours été, après Dieu, sous la garde de ces seigneurs ".

Ceux des bâtiments qui subsistent encore servaient autrefois, comme aujourd'hui , à l'exploitation des terres ; ce sont donc ceux qui offraient le moins d'intérêt au point de vue de l'architecture. Ils se composent (1) d'une cour rectangulaire, A, entourée de constructions qui atteignent un développement extérieur de 125 mètres sur 83 ; au point B est une porte monumentale, dans le goût du XVIIe siècle, donnant accès dans la cour à travers laquelle un passage pavé mène à un corridor C, qui conduit aux jardins ; le moulin occupait, en D et E, l'emplacement du polissoir actuel. Dans l'enclos, traversé par le canal M, se voient encore une serre I, des remises J et deux petits étangs K et L ; le vieux mur d'enceinte O, haut de dix pieds et épais de deux, est bien conservé, on y a pratiqué une porte P par laquelle on rejoint le nouveau chemin de Haute-Seille à Cirey.

Quant aux constructions remarquables qui formaient le couvent proprement dit, il n'en reste plus que des débris informés ; seul, le portail de l'église est encore debout, et cette ruine isolée au milieu des jardins a un caractère de tristesse et de grandeur qui doit impressionner vivement tous ceux qui la contemplent pour la première fois..

C'est un spécimen intéressant de l'architecture romane, si rare maintenant en Lorraine ; il se compose de cinq grandes arcades de même hauteur, mais de styles différents. Celle du milieu, qui servait de porte, est romane, son ouverture intérieure est de 2 mètres 19 ; elle était flanquée de huit colonnettes dont les chapiteaux seuls subsistent en partie. Six d'entre elles étaient engagées dans les angles de trois rentrants, leurs chapiteaux supportent une archivolte formée de trois tores variés ; le plus rapproché du centre est orné d'un ruban en spirale, le suivant d'une moulure en creux, le troisième est uni. Les deux autres colonnettes étaient dégagées de la façade ; sur leurs chapiteaux retombe un large bandeau décoré de chevrons en relief ou plutôt d'une ligne. en zigzag, il circonscrit l'archivolte et complète son ornementation.

Les deux arcatures voisines de la porte sont aveugles et n'ont d'autre but que de cacher la nudité de la muraille elles sont ogivales et formées d'un semblable bandeau à chevrons, dont les extrémités reposent d'une part sur le chapiteau d'une colonnette qui se trouvait logée dans un rentrant de la façade, et de l'autre se confondent avec celles du bandeau de la porte, nu peu au-dessus du point d'appui.

Les deux dernières arcades sont aussi aveugles, mais en plein cintre, quoique avec une légère tendance à l'ogive et sans aucune ornementation; on remarque dans celle de droite une petite porte murée.

 

(1) V. le plan ci-joint.