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Au-dessus d'une corniche unie se trouve un étage comprenant trois fenêtres entre deux grands oculi ; ceux-ci, qui correspondent aux arcatures les plus éloignées de la porte, sont très ébrasés et inscrits dans un tore uni. Les fenêtres, d'une grande élégance, sont en plein cintre et ne diffèrent entre elles que par leur ornementation, les dimensions de l'ouverture sont à l'intérieur, de 2 mètres environ de hauteur sur 75 centimètres de largeur ; elles sont plus rapprochées l'une de l'autre que les arcs qui se trouvent au-dessous, en sorte que celle du milieu seule correspond exactement à la porte. Ces baies sont encore intactes et se composent chacune de quatre colonnettes supportant deux nervures dont la plus grande est décorée, dans la fenêtre centrale, d'une série de traits verticaux et de demi-lunes diversement disposés, et dans les deux autres, d'un double rang de billettes, inscrit dans une moulure unie ; la nervure intérieure est ornée d'une rangée de petits cercles ou anneaux qui, dans la fenêtre du milieu, sont différents de ceux que l'on voit dans les deux autres.

Tous les chapiteaux que nous avons mentionnés sont d'un style sévère, mais élégant et mériteraient une description particulière ; nous signalerons seulement un de ceux de gauche de la fenêtre de droite, sur lequel est sculptée une fleur de lys, en renvoyant pour le surplus à la gravure qui accompagne cette notice (1).

Le portail était complété, dit-on, par un pignon dont une rose ou oculus occupait le centre. Sa face intérieure est des plus simples, ou n'y remarque que deux chapiteaux (pl. III, 4 et 5) surmontant deux colonnes qui occupent l'espace laissé vide entre les oculi et les fenêtres voisines. Tout ce qui reste est en pierre de taille et d'une construction très soignée ; l'épaisseur de la maçonnerie est de plus d'un mètre.

L'église, qui datait de la seconde moitié du. XIIe siècle (2), était en forme de croix latine et orientée ; les débris de ses murailles qui, servant de clôture, atteignent encore par places jusqu'à 2 mètres de hauteur, permettent d'en retrouver à peu près toutes les dimensions. La nef avait de longueur 45 mètres et de largeur 15, les transepts 4 mètres 80 sur 11 mètres ; l'abside était à trois pans coupés, dont chacun avait 4 mètres ; il parait qu'elle a été copiée par l'architecte qui construisit l'église actuelle de Cirey. Une petite sculpture encastrée dans 1,3 mur de droite en entrant attire l'attention . c'est un médaillon en pierre, de 50 centimètres environ de diamètre intérieur , représentant en demi- relief la Vierge couronnée, assise et tenant sur ses genoux l'Enfant Jésus dont la tête manque (3) ; cette sculpture d'un travail médiocre dénote une époque reculée (4).

 

(1) V. Pl. II. Elle a été exécutée d'après une photographie de M. de Vercly, inspecteur des forêts.

(2) Une charte accordée en 1176 à l'abbaye par Pierre, évêque de Toul, nous apprend que ce prélat avait déjà consacre, lui-même l'église et tous les autels de Haute-Seille ; il y avait alors huit ans qu'il occupait le siège de Toul. (Archives de Meurthe-et-Moselle, H. 542.)

(3) Il est à désirer que ce petit monument soit mis à l'abri des dégradations auxquelles il reste exposé et déposé au Musée lorrain, où il est digne de figurer. (V. Pl. III, 2.)

(4) La similitude qui existe entre ce médaillon et le sceau de l'abbaye (pl. III, 1) est remarquable.