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De l'abbaye de Beaupré passé au beau château de Champheureux (sic), ou M. Blaize, concierge, homme civil et honnête ; de là, à Lunéville, au Lyon-d'Or, près des Minimes. On voit sur la route pour Nancy, sur la gauche, et à demi-lieue, Rosières-les-Salines. Flavigny, bénédictins de Saint-Vanne, où demeure le P. Cellier qui a donné au public, plusieurs tomes in-4° des auteurs ecclésiastiques.

La ville de Saint-Nicolas, à 4 lieues de Nancy, prieuré des Bénédictins sous l'évêque, dirigé néantmoins par leur ordre : belle, antique, vaste et mignonne église, beau portail, célèbre par le pèlerinage à saint Nicolas dans leurdite église. Ils sont 12 religieux : ils ont un beau reliquaire renfermant des articles des doigts de saint Nicolas ; le chœur est derrière le maître-autel. Plus bas, au milieu de la nef, entre les deux quatrièmes piliers est un autel desservi par les pères bénédictins sous le visa et approbation du seigneur évêque de Toul. On y voit quantité de potences, chaises de fer en signe de guérisons opérées miraculeusement par l'intercession de saint Nicolas. La figure du roi Louis XI, bien leste, en habit qui le serre, à genoux, joignant les mains : leur maison est belle, cloîtres, réfectoire, bibliothèque, logis d'hôtes. Il y a dans la ville plusieurs maisons religieuses : Annonciades, filles de la Congrégation, Capucins et Jésuites qui, quoique fondés pour enseigner la jeunesse, refusaient d'y vaquer depuis longtemps, sous prétexte qu'ils n'ont pas assez de logement, mais ils viennent d'y être condamnés par arrêt du parlement de Nancy, qui les oblige d'ouvrir les classes pour la saint Louis 1749 : en attendant qu'ils soient bâtis, tiendront les classes dans l'hôtel de ville.

Repassant par la ville de Nancy, il y a 2 hôpitaux de Saint-Julien et de Saint-Charles : partout des preuves de la religion et de la compassion envers les pauvres malheureux. J'y fus rendre visite pour seconde fois à Dom Bizot, à qui on avait très habilement amputé une jambe et qui était logé chez le chirurgien, M. Petit Didier, rue de la Hâche ; chez M. Babin, libraire, où j'ai vu deux exemplaires de Bernard van Espen preshyteri Jus ecclesiasticum universum, deux volumes et un supplément in-f°. Louvain-, 1721, du prix de 80 livres, argent de Lorraine (69 liv. argent de France) ; le second exemplaire, impression de Cologne, en 1729, du prix de 26 liv. argent de France. On devrait avoir un exemplaire dans la bibliothèque de Clairvaux.

Entrant à Nancy, il a été élevé une croix de pierre dans un pré, que l'on voit en 1749 sur l'endroit où le duc Charles-le-Téméraire, qui assiégeait Nancy, a été tué.