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Quant au sire de Blâmont, il vécut dès lors en bonne. intelligence avec les religieux ; il leur donna môme, en 1280, ses fours banaux de Domjevin et de Frisonviller (1), à condition de partager la moitié du produit (2). Il céda, par un traité fait en I291, à Bouchard d'Avesnes la garde du monastère et des métairies de Gresson et de Gemmigny (3), qui en dépendaient (4). L'année suivante, une contestation s'étant élevée au sujet des bois de Haute-Seille entre l'abbaye et les bourgeois de Blâmont qui prétendaient avoir le droit d'y prendre leur chauffage, il pria, d'accord avec l'abbé, l'évêque de Nietz de faire un rapport établissant les droits des parties qui s'engagèrent d'avance à se soumettre à son jugement sous peine d'amende (5). Il fit enfin, en 1314, une transaction avec l'abbé an sujet des bois des Rappes et de l'Usuaire que le monastère avait acquis et pour lesquels ils étaient en désaccord ; il fut convenu que les sujets d'Henry jouiraient à l'avenir aux Rappes du droit d'usage et de pâture et qu'au bois de l’Usuaire les religieux auraient le même droit, à condition de rendre au seigneur de Blâmont les fours banaux de Domjevin (6). Cette année aussi, Jean, comte de Salm, qui avait des prétentions sur ces bois, fit avec l'abbaye un accord semblable à celui qu'avait fait son cousin (7).

Pendant tout le reste du XIVe siècle, nous ignorons quelle fut la destinée de Haute-Seille; toutefois il est permis de supposer qu'elle ne dut être heureuse (8) ni tranquille surtout à cause des guerres continuelles qui désolaient le pays ; en 1391, notamment, un combat fut livré près de Cirey par Henry III, sire de Blâmont, aux Messins, qui le défirent et ravagèrent tous les environs. C'est pour cela qu'en 1400 le duc de Lorraine, " considérant que ladite église et abbaye commence à des- cendre en ruine ", lui. accorda sa sauvegarde aux mêmes conditions que son prédécesseur (9).

L'année précédente, une confrérie, sous le titre de l'Annonciation de Notre-Dame, avait été établie dans l'église de Haute-Seille. Les statuts portaient qu'une messe serait chantée tous les samedis à l'autel de la Vierge pour tous les confrères et consœurs, qui devaient donner à cette intention 25 gros chacun, le jour de l'Annonciation ; le châtellier de la confrérie devait entretenir une lampe ardente devant l'autel et fournir douze cierges chaque année. Peu après, un décret du Chapitre général de l'ordre de Cîteaux, associa aux prières de la congrégation tous les membres de cette confrérie (10).

 

(1) Hameau détruit près de Domjevin.

(2) H. 542.

(3) Ces deux fermes, situées sur le territoire de Frernonville, n'existent plus depuis longtemps.

(4) Trésor des Chartes, Blâmont 1.

(5) Ibid.

(6) Cette pièce est imprimée dans les Preuves de l'Hist. de Lorr. de Dom Calmet.

(7) H. 542.

(8) En 1334, le pape Jean XXll accorda à l'abbaye une bulle contre ceux qui la molestaient et cherchaient à s'emparer de ses biens. (H. 542.)

(9) Ibid.

(10) H. 547. L'abbaye avait une dévotion particulière pour la Vierge sa patronne ; sur le sceau de la communauté elle est représente assise et couronnée, tenant l'enfant Jésus, avec la légende . SIGILLVM. CONVENTVS. MONASTERII. ALTE. SILVE +. (V. pl. III, 1.) L'abbé et le prieur avaient leurs sceaux particuliers.